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Laure
2 mars 2020

« SLASHEUR » : L’AVENIR DE NOTRE VIE PROFESSIONNELLE PASSE-T-IL PAR LE CUMULE DES JOBS ?

La profession de slasheur consiste à cumuler plusieurs jobs.

En France, elle séduit de plus en plus de salariés.

Elle touche en particulier la Génération Y, mais peut s’appliquer à toutes les tranches d’âge. En effet, être slasheur permet de s’épanouir au travail et de moins subir les contraintes hiérarchiques.

Petits, vous rêviez d’être pompier, maîtresse d’école, astronaute, vétérinaire et avocat. En grandissant, vous pratiquez de la danse, du ping-pong et du théâtre. Maintenant, vous vous épanouissez dans votre travail, mais vous rêvez de pratiquer d’autres activités. Qui sait, vous êtes peut-être slasheur !

Quelle est la définition du slasheur ?

Le mot slasheur fait référence au signe typographique de la barre oblique « / » (slash en anglais). Il désigne des personnes, qui par obligation économique ou par conviction, décident de cumuler plusieurs jobs à la fois.

Cette manière de travailler est très répandue aux Etats-Unis et elle commence à faire son petit bout de chemin en France.

Selon une étude du salon SME (salon des Micro-entreprises), en 2016 et 2017, on dénombrait 4,56 millions de slasheurs en France, soit 21% de la population active.

Contrairement à leurs aînés, ils savent que la sécurité de l’emploi et la retraite ne sont pas des acquis. De plus, cumuler plusieurs emplois leur permet de trouver un sens à leur travail et de moins subir les contraintes hiérarchiques.

Le phénomène des slasheurs est souvent assimilé à la Génération Y (personnes nées entre 1980 et 2000). En effet, environ 22% des jeunes actifs en France ont au moins 2 activités.

Mais le phénomène touche toutes les générations : « trentenaires ultra-connectés, quadras, quinquas, séniors… » ont adopté ce type de vie professionnelle.

Tous revendiquent et adoptent un nouveau mode de vie dans lequel travail rime avec épanouissement personnel, curiosité, envie et auto-apprentissage.

Ils se définissent eux-mêmes comme consultant / communicant / coach / formateur / concepteur / rédacteur / auteur.

Ils font se choix pour n’occulter aucune des multiples facettes de leur personnalité, pour se conformer à un profil standardisé et acceptable.

Le phénomène des slasheurs touche toutes les générations

Nous sommes dans une époque où le travail est en pleine mutation. Contrairement au siècle précédent, rares sont ceux qui n’auront qu’un seul emploi dans leur vie.

Selon un rapport récent de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économiques), les jeunes de 30 ans n’exerceront pas moins de 13 métiers, dont certains n’existent même pas encore.

La révolution numérique est à la base de cette mutation. Elle a entraîné la digitalisation, le statut d’autoentrepreneur, le télétravail, l’ubérisation.

Le slasheur a donc une valeur ajoutée, puisqu’il sera la personne la plus adaptée sur le marché du travail et la plus demandée.

Comment devenir Slasheur ?

Pour devenir slasheur, il faut cultiver certaines de ces qualités :

– La curiosité. C’est un radar qui permet de définir notre rapport au monde.

– L’envie. C’est notre carburant, elle nous pousse à multiplier nos passions, nos talents…

– L’enthousiasme. C’est ce qui nous donne le courage, la persévérance d’aller au bout des choses.

– L’audace. C’est ce qui nous pousse à sortir de notre zone de confort, à convaincre les autres de nos projets.

– L’autonomie. C’est notre gage de liberté. Grâce à toutes nos compétences, on ne dépend plus des autres. On est capable de prendre des décisions et de partir s’il le faut.

Quelques clés pour devenir slasheur

– Feuilleter un magazine et y découper tout ce qui nous motive. Des envies, des projets, un lieu dans lequel on aimerait travailler, des personnes qui nous inspirent…

– A partir de ces éléments, composer un collage de nos futures vies professionnelles.

– Regarder ce tableau pendant quelques minutes, en déduire s’il correspond bien à nos attentes.

– Noter dans un cahier ce qu’on ressent face à notre œuvre.

– Conserver ce tableau et l’agrémenter au fur et à mesure de nos nouvelles envies.

Cette évolution de l’emploi questionne les dispositifs de protection sociale. Pour le sociologue Jean-Samuel Beuscart, « Le compte personnel d’activité (CPA) en ce moment à l’étude, pourrait apporter des réponses. Et le numérique réactive la piste ancienne d’un revenu minimum ».

Des conseils pour s’organiser

Afin d’éviter l’isolement participez à des ateliers de coaching collectifs, des espaces de coworking, des réseaux professionnels et tout ce qui permet de rencontrer d’autres slasheurs (même dans des secteurs différents).

Les slasheurs surinvestis guettés par l’épuisement. Le burn-out n’est pas réservé aux salariés dans l’entreprise. Organiser son temps, gérer son stress, bichonner son espace de travail sont autant de clés pour s’épanouir en slashant.

Inutile d’avancer sur tous les fronts au même rythme, il est préférable de s’investir à 50% sur une activité et à 25% sur les deux autres afin d’obtenir suffisamment de résultats sur la première et d’éviter que rien n’avance vraiment.

Faire face à l’instabilité

La multiplication des statuts peut entraîner une instabilité parfois difficile à vivre. Si on sort du moule que la société nous impose, on s’expose inévitablement à des difficultés administratives. Même si les résultats sont là, vivre de sa passion reste dans l’esprit des banques une douce utopie. Le portage salarialest alors une solution pour apporter la stabilité voulue par les administrations et les établissements financiers.

Ainsi la prudence est de reconnaitre qu’il existe des profils plus aptes que d’autres. « Les polyvalents, les communicants, les curieux et les aventuriers ont plus de chance de s’épanouir dans cette forme de travail que ceux et celles d’un naturel anxieux et réservé et qui excellent plutôt dans les tâches d’organisation et d’anticipation ».

Célestine une freelance en portage salarial chez Skalis slasheuse, ne regrette pas sa stabilité : « Les compliments des clients, leurs « waouh » quand ils découvrent notre travail, et bien sûr le sourire de mes filles me prouvent chaque jour que j’ai fait le bon choix ».

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